Pour une paix juste au Proche-Orient / Henri Curiel, Association Henri Curiel

« Un homme à part », Gilles Perrault avait bien su trouver le bon titre à son livre pour désigner un homme et sa vie, Henri Curiel. Ce militant communiste, juif égyptien, né le 13 septembre 1914 au Caire et mort assassiné le 4 mai 1978 à Paris, avait aidé de toutes ses forces les luttes anticolonialistes et il avait milité d’une manière intelligente pour la paix au Moyen Orient, entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes. Déjà quelque temps après son assassinat et après la lecture du livre de Perrault le concernant, je m’étais intéressé à ses positions sur la question palestinienne et j’avais écrit à l’association parisienne qui porte son nom pour commander un de ces écrits sur cette question qui a justement pour titre: « Pour une paix juste au Proche-Orient« .

Par ce livre, j’avais appris beaucoup de choses sur l’histoire de la Palestine au début du XXe siècle et surtout autour des années quarante et cinquante. J’avais appris comment la puissance coloniale britannique avait joué double jeu. Elle permettait au mouvement sioniste de se développer tout en ne votant pas pour le plan de partage, qui était devenu pourtant nécessaire et représentait la seule solution pratique trouvée par la communauté internationale et soutenue par l’URSS. Ce qui l’intéressait en premier lieu c’était de pouvoir garder sa domination sur cette partie de la région. J’avais appris comment les régimes arabes féodaux et bourgeois avaient participé, en le préméditant ou pas, à aider les sionistes à faire valoir leurs points de vue et affirmer leur domination politique au sein du jeune État d’Israël. Ils avaient réussi à créer un climat chauvin et raciste contre leurs populations de confession juive qui étaient obligées d’aller grandir et renforcer la population israélienne. Et autour de leurs campagnes guerrières ridicules, ils avaient plus réussi à emprisonner tous leurs opposants qui étaient pour la paix qu’à battre l’armée israélienne. Ils avaient aussi isolé le parti communiste israélien et tous les démocrates israéliens qui condamnaient le sionisme et ne voulait que vivre en paix dans un état juif indépendant à côté d’un état palestinien indépendant. Que pouvaient mieux rêver les sionistes et les puissances capitalistes occidentales qui les soutiennent ?

Un livre historique très riche, un témoignage très intéressant sur une époque cruciale !