Les écrivains marocains de langue française – Introduction

Texte extrait du travail de mémoire de master intitulé « L’écriture humoristique dans Le Seigneur vous le rendra de Mahi Binebine » présenté par Fatima Zohra ABAHRI en 2015 à l’Université Mohamed Kheider – Biskra.

« La littérature marocaine d’expression française est ce bourgeon qui germe comme une conséquence de la colonisation du Maroc par la France : «C’est une littérature jeune, de plus en plus dynamique et qui a bien évolué en un demi-siècle puisqu’elle a pu sortir des catégories restreintes pour embrasser une large palette de thématiques et d’esthétiques.»1.

Depuis sa naissance, cette littérature porte principalement une réflexion critique sur la société marocaine exprimée par trois générations successives : une première génération, marquée par la quête d’identité, une deuxième génération représentant une longue période de maturation et de décapage, et enfin une troisième génération, baptisée moderne, apparue depuis les années quatre-vingt-dix. Au fait, les divers bouleversements socio-économiques, politiques et culturels qui ont secoué le Maroc, ont favorisé la naissance d’une nouvelle littérature apportant un souffle de rajeunissement. Cette littérature se caractérise par une vraie effervescence, et une diversité indéniable romanesque accompagnée d’un immense nombre d’écrits. Cette diversité est:« le miroir, le plus révélateur, de l’évolution de la société marocaine. »2.

Ainsi, ce renouveau dans la littérature marocaine d’expression française est entrainé par des jeunes écrivains qui ont créé leur identité individuelle pour jouer leur propre rôle sur la scène littéraire marocaine. Cette dernière, distincte de celles qui la précèdent, apparait comme : «Une génération qui, dotée de sa propre démarche littéraire, de son style et de ses thèmes, positionne la littérature comme une action dans l’actualité et une prise en charge du présent dans sa dimension évolutive.»3.

Par ailleurs, cette écriture est enrichie par la vie et les expériences de l’écrivain marocain qui veut accorder à ses écrits une dimension universelle, et par conséquence la genèse d’une littérature illustrant« le contexte de la mondialisation qui fait qu’un écrivain est paradoxalement un citoyen du monde.»4.

1. BAïDA, Abdallah, Au Fil des livres. Chroniques de littérature marocaine de langue française, Editions La Croisée des chemins (Casablanca) & Seguier, Paris, 2011, p.21.
2. REDOUANE, Nadjib, Vitalité littéraire au Maroc, Editions L’Harmattan, Paris, 2009, p.24.
3. Ibid. p.11.
4. BAïDA, Abdallah, Op.cit., p.17. »