Le livre à l’épreuve: Les failles de la chaîne au Maroc / Kenza Sefrioui
Editions En Toutes lettres, 2017
Mon commentaire :
Déjà avec son livre, tiré de sa thèse, « La revue Souffles (1966-1973) ; espoirs de révolution culturelle au Maroc », Kenza Sefrioui m’avait impressionné en s’intéressant et en mettant en valeur l’expérience culturelle de cette revue mythique qui avait porté un projet parmi les plus beaux et les plus révolutionnaires du Maroc moderne.
Ses enquêtes relatées dans son livre « Le livre à l’épreuve ; les failles de la chaîne au Maroc » nous invitent à découvrir où en est le livre au Maroc ? Elle nous montre qu’entre la rareté des bibliothèques, les disparités géographiques, la fragilité du secteur dans le pays, le livre n’est pas suffisamment accessible. À travers son voyage, elle nous raconte des expériences des acteurs et militants de la société civile qui essayent de combler les manquements de l’état en créant par exemple des bibliothèques dans le milieu rural ou encourager la lecture par d’autres moyens et lancer ainsi des dynamiques citoyennes. Elle met en lumière toutes les difficultés que rencontre la diffusion du livre. Plusieurs volets sont étudiés, la censure subtile pratiquée par les autorités, le phénomène des livres piratés qui menace les librairies déjà assez fragilisées, l’absence du dépôt légal et les faiblesses du circuit de diffusion qui rendent difficile l’établissement d’une bibliographie nationale, l’absence de circuits stimulants le livre et qui amène certains auteurs à passer par des circuits éditoriaux étrangers, etc.
Comme il figure sur la dédicace que Kenza Sefrioui m’avait écrite sur ma copie, son livre est un miroir inquiétant mais plein d’espoir. J’ai beaucoup aimé le style de son récit, très prenant et poétique. J’ai aimé par exemple le choix des titres des chapitres, comme celui de « Une bibliothèque comme un point d’eau ». J’ai aussi appris beaucoup sur la littéraire marocaine grâce aux différentes références aux auteurs et auteures qui ont marqué la production de cette littéraire, notamment en langue française. Bref, ce livre m’a donné envie, entre autres, de :
- – Soutenir, y compris financièrement, les initiatives que je ne connaissais pas et qui sont signalées, comme celle des frères Chentoufi,
- Acquérir un certain nombre d’ouvrages référencés et qui manquent à mes lectures,
- Chercher comment je peux aider et faire connaître davantage les livres des éditeurs marocains comme, Le Fennec, Tarek, En Toutes Lettres.