Deux BONNES NOUVELLES : un don d’environ 100 livres et la découverte d’éditions en arabe du roman « La civilisation ma mère » de Driss Chraïbi

J’ai lancé il y a quelques années déjà un blog très modeste concernant ma passion pour la lecture en général et celle des livres des écrivains marocains en particulier. Malheureusement, par manque de temps je ne l’alimente que rarement et je m’en excuse auprès des visiteurs et des écrivains, amis proches ou non, qui sont présentés sur le site.

Par les statistiques de fréquentation, je peux dire qu’il représente tout de même un peu d’intérêt mais pas encore le succès que je peux lui espérer. Pour moi, ce succès ne doit pas se limiter au nombre de visites mais surtout aux interactions et aux actions en faveur de la lecture qu’il peut engendrer. En effet, je fais appel entre autres sur ce site aux dons de livres afin d’aider les belles initiatives en faveur de la lecture au Maroc.

La semaine dernière pour la première fois quelqu’un du Maroc même m’a contacté pour me proposer un don d’environ une centaine de livres. Que puis-je demander de mieux pour une première fois ? Je lui ai répondu immédiatement que j’étais preneur et je l’ai mis tout de suite en contact avec une amie travaillant dans le secteur et grande militante de l’incitation à la lecture et de la promotion du livre. Elle vient de m’annoncer qu’elle a contacté le cher monsieur et qu’elle est en train de récupérer les livres en question pour les donner à son tour à la bibliothèque d’une des écoles qu’elle soutient.

La seconde bonne nouvelle concerne le livre que j’aime le plus chez Driss Chraïbi. Vous vous rappelez peut-être, j’ai mis l’accent récemment sur le fait que le roman « La civilisation ma mère » vu sa qualité littéraire et l’importance de son histoire, il est choisi depuis des années dans les programmes des collèges en France. Et j’ai émis mon étonnement que ce livre soit absent des programmes des collèges ou lycées au Maroc, pays dans lequel l’histoire se passe et pays de l’auteur.

Mes recherches sur le Net de la version arabe s’étaient soldées par des échecs. Aujourd’hui, je peux dire que j’avais tort de chercher avec des mots en français et qu’il fallait taper le titre traduit en arabe et en caractères arabes.

Ceci me sera utile pour mes futures recherches, dans le cas présent, c’est grâce à l’épouse de feu Driss Chraïbi que j’ai eu l’information sur l’existence d’éditions en langue arabe. Pas une seule mais pas moins de quatre, sauf qu’aucune ne s’est faite au Maroc ! Une s’est réalisée au Koweït et d’un traducteur marocain. Les trois autres, je pense en Algérie, Tunisie et un autre pays et apparemment par d’autres traducteurs.

J’ai appris aussi par Madame Shenna Chraïbi qu’un des obstacles majeurs pour le faire éditer en français au Maroc est la question de céder les droits par les éditeurs français ayant publié les premiers ce roman. Par contre, il y a un espoir qu’une version bilingue français arabe verrait le jour car une cession des droits dans le contexte spécifique d’une édition bilingue leur serait peut-être possible.

Elle tentera cette approche dès la rentrée. Pour ma part, j’ai posé la question aux éditions Le Fennec que j’aime et j’admire et j’attends leur réponse.

Quant à inciter les responsables du système d’enseignement au Maroc de programmer ce roman dans les collèges ou lycées, en français, en arabe (et pourquoi pas en Berbère si un traducteur et un éditeur s’y intéressent) est une chose à faire par la suite.

Le roman de Chraïbi le mérite bien et les jeunes marocains y apprendront beaucoup de choses, en plus de la langue, une belle histoire de prise de conscience et de libération d’une femme vivant dans le Maroc des années 30, racontée avec humour par ses deux fils. Le roman et son auteur ont aussi une valeur historique dans la littérature moderne marocaine et maghrébine.